Edward, généralement connu sous le nom de Ed ou, pour les femmes de sa vie, Eddie, a grandi dans une banlieue mal famée de Wellington.  Né de parents ouvriers sans fortune, il vécut une enfance chaotique et bouleversée, jusqu'à ce que la guerre éclate de nouveau.  En revenant de l'école, sa mère les fit rentrer plus rapidement qu'à son habitude, les voix des adultes autour de lui étaient angoissées.  Quelques mois plus tard, son père prit la mer pour défendre la mère-patrie.  Ils recevaient parfois des cartes postales d'Italie et de Tunisie qui les rassuraient que tout allait bien, jusqu'à ce qu'ils reçoivent une enveloppe officielle.  La mère d'Edward, Margareth, commença à se mordre les lèvres, les yeux rougis, avant même d'ouvrir la lettre, craignant le pire.  Lorsqu'elle la lut, elle sanglota à chaudes larmes et alla chercher le poupon dans son berceau pour le prendre contre elle.  Il fallut un certain temps au garçon qu'était alors Eddie pour comprendre ce que sa mère leur disait, pour mesurer la finalité de la disparition.  Et quelques années encore pour comprendre qu'il y avait trop de bouches à nourrir chez eux pour une veuve.
Tout comme son aîné Seth, Ed abandonna l'école au lendemain de la guerre, à peine âgé de treize ans, et trouva de menus travaux de-ci de-là, jusqu'au jour où il fut embauché à l'usine où sa mère travaillait. Alors que la plupart de ses amis d'enfance se dirigeaient vers le collège et voyaient leur niveau de vie s'améliorer, Edward réalisait que son destin était tout tracé : il serait ouvrier comme son propre père.  Les campagnes venaient surpeupler les banlieues et il n'était plus très rares que des gangs se forment, et que des querelles éclatent.  
C'est au cours d'une telle rixe qu'Edward eut pour la première fois connaissance de son pouvoir, alors qu'un adolescent autochtone, bien plus costaud que lui, venait de lui faire perdre pied.  Le mutant s'était appuyé un instant sur une clôture de bois et, voyant une ouverture chez son adversaire, lui enfonça son poing dans l'estomac.  Il ne porta guère attention au picotement qu'il ressentit dans son bras lorsque sa main décolla vers le bide adverse, mais il fut certain que, l'espace d'un instant, son poing s'était assombrit, que ses veines s'étaient faites bien plus apparentes.  Le souffle coupé, l'adolescent en face se plia en deux, cherchant son souffle et compara par la suite le coup à celui d'une batte de bois.
Quelques semaines plus tard, alors qu'il rentrait chez lui en prenant un raccourci par une ruelle, Edward vit la même bande s'approcher en sens contraire, armés d'objets contondants et fort peu sympathiques.  Le mutant fit demi-tour, prit ses jambes à son cou et zigzagua à travers les rues jusqu'à se trouver un porche sous lequel se cacher.  En s'y plaquant contre le mur, Edward eut subitement l'impression qu'il était devenu aveugle et sourd.  Craignant d'être repéré, il attendit ainsi, immobile, en retenant sa respiration saccadée, pour ce qui lui parut durer des heures. Lorsqu'il se décida enfin à faire un pas devant en souhaitant que la menace était passée, il fut propulsé hors de sa niche et arriva contre le mur d'en face sans comprendre ce qui venait de se passer, les sens complètement fonctionnels.  Il lui fallut quelques mésaventures supplémentaires pour qu'il prenne conscience de ses capacités et les accepte.  Avec le temps, il apprit à contrôler ces habiletés et à les déclencher volontairement.
Les années passèrent.  Seth, en bon fils, s'était trouvé un emploi à l'hôtel, et une copine qui devint rapidement son épouse.  Pendant ce temps, lui vivait toujours chez sa mère avec les cadets, qui s'apprêtaient à quitter le nid, petit à petit.  Il multipliait les copines, qui se lassaient toutes de lui, ou lui d'elles.  Puis, en 1959, Margareth tomba malade et, sans couverture médicale, n'avait pas les moyens de se soigner.  Seth avait engagé un médecin pour s'occuper d'elle, mais la médication était dispendieuse et ils n'arrivaient à se procurer que la moitié de ce dont leur mère aurait besoin.  Edward décida alors de rendre son don utile et, après ses longues journées de travail, une fois sa mère endormie, ressortait pour cambrioler des pharmacies.  Il suffisait simplement que personne ne le remarque. Seth remarqua rapidement que leur mère ne ratait presque plus de dose, mais décida de ne rien dire.  Il ferma les yeux durant plus d'un an.  Alors le médecin leur annonça que l'état de leur mère s'était aggravé et qu'elle aurait besoin de médicaments plus puissants.
Seth demanda à Edward comment il se procurait tout cela, et s'il trafiquait avec des bandits.  Le cadet refusa de répondre et poursuivit son manège.  Margareth était de plus en plus faible, dormait de plus en plus, et ne participait plus à leur conversations, qu'elle écoutait pourtant avec avidité.  
Un jour, alors qu'Edward était entré par effraction dans une épicerie pour y voler un peu d'argent, il tomba nez à nez avec le gérant, qui se mit à hurler et courut à son bureau.  Sans demander son reste, Edward courut vers la vitrine de la boutique, qu'il voulut traverser à l'aide de son pouvoir.  Il pénétra dans la fenêtre et en ressortit au moment où une douleur intense le prit à l'épaule.  Déséquilibré, il tomba au sol alors que les reste de la fenêtre lui tombaient dessus.  Il tâta son épaule et vit le sang sur ses doigts.  Lorsqu'il releva la tête, il vit le gérant, un pistolet pendant au bout de son bras, hébété par ce qu'il venait de voir : le jeune homme avait bel et bien disparut dans la vitre, et en était ressortit au moment de l'impact avec la balle.  Le mutant prit ses jambes à son cou en bénissant sa bonne étoile de ne pas avoir éclaté avec la vite : il s'en était fallu d'un fragment de seconde.
Paniqué, Edward alla retrouvé son grand frère, lui raconta toute l'histoire, avec ses vols, son pouvoir, le coup de feu.  Seth se leva de sa chaise et alla décrocher le téléphone.  Alors que le cadran roulait les chiffres qu'il composait, il déclara : « Je savais que quelque chose clochait chez toi » et lorsque l'on décrocha à l'autre bout de la ligne, il demanda à ce qu'on vienne chez lui, et donna son adresse.  Comprenant ce qui se passait, Edward s'élança sur la porte qu'il ouvrit sans précaution, et prit les jambes à son cou., une fois de plus.
Il erra quelques temps en ville, craignant que son frère ait donné sa description complète aux officiers.  C'est cette peur qui le poussa à rejoindre le port et se faufiler dans l'un des bateaux qui portait un fanion américain.